EDITODE CHERIF ABDEDAÏM: Accidents de la route : quelle politique ? Quelle culture ?

Par Chérif Abdedaïm, le 9 septembre 2015

Le spectacle macabre, que nous offrent quotidiennement les statistiques à travers les accidents de la route, ne devrait-il pas nous interpeller quant à la mise en place de nouveaux dispositifs afin de lutter contre le fléau ? Exception faite de l’état de certaines routes et certains points noirs sur nos réseaux routiers, qui demeurent à l’origine de certains accidents, il n’en demeure pas moins que les causes essentielles demeurent humaines. Dans ce sens, en dépit des mesures répressives (PV, retraits de permis) prises à l’encontre de ceux qui commettent des infractions au code de la route ; en dépit des campagnes de sensibilisation menées par les différents secteurs, ce fléau semble perdurer et aucune diminution sensible n’a été relevée. Un accident mortel sur cinq est dû à une infraction liée à la vitesse. Les campagnes de sensibilisation se multiplient. Mais sont-elles encore suffisamment efficaces? Car les messages semblent se banaliser et, malgré toutes les mises en garde, les causes persistent. La lutte contre l’insécurité routière cherche un second souffle. Face à cela, que faudrait-il faire ? Quelles mesures appropriées pourrait-elle contribuer à atténuer ce fléau ?

La réponse du ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui, lundi dernier à Alger, consiste à réviser rigoureusement le code de la route « afin de réduire les accidents de la circulation qui causent de nombreux morts et blessés ». Un travail qui doit impliquer, selon le ministre, les services de sécurité et plusieurs ministères dont ceux des Transports et des Travaux publics.

Entre répression et prévention, les études ont déjà montré que la première mesure demeure plus efficace que la seconde ; mais les deux doivent se compléter. Car les comportements doivent changer.

En fait, même si on peut le déplorer, la répression paie plus en matière de sécurité routière que la prévention. A chaque décision préventive, la répression monte d’un cran.

La peur du gendarme fait reculer l’insécurité routière, mais ses résultats sont malgré tout insuffisants et elle ne dispense pas de persévérer dans la voie de la pédagogie.

La collectivité gagnerait plus à renforcer la sensibilisation des jeunes en milieu scolaire, jusque dans les programmes, et ce, en étudiant les messages en fonction de l’âge pour développer une culture de la sécurité routière. S’agissant de sécurité, cette sensibilisation trouverait sa place dans le cadre de l’instruction civique… ce qui supposerait que celle-ci soit également réhabilitée.

Bien sûr, la Prévention routière développe déjà des actions tant auprès des enfants que des enseignants, mais elles sont ponctuelles, et insuffisantes. Car rien ne pourra remplacer, dans la lutte contre l’insécurité routière, le changement des comportements : ceux qui se forgent dès l’enfance et l’adolescence. Dans ce sens, un travail en profondeur s’avère plus que nécessaire pour l’instauration d’une nouvelle culture.

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