Le barrage de Mossoul : une arme de destruction massive
Par Gilles Munier, 2 mars 2016
L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad s’apprête à évacuer ses locaux en cas de rupture du barrage de Mossoul. Elle conseille aux habitants de cette ville et à ceux de Tikrit de déménager à 5 ou 6 km des rives du Tigre, et à 16 km à ceux de Samarra .
Dans un document daté du 30 janvier dernier, le corps d’ingénieurs de l’armée américaine a constaté que « les éléments récoltés au cours des douze derniers mois indiquent que les risques de rupture du barrage de Mossoul sont bien plus importants que ce qui avait été imaginé ». Début février, un conseiller du Premier ministre Haïdar al-Abadi a estimé que Mossoul serait recouverte par 12 à 15 mètres d’eau, et que 500 000 personnes seraient noyées, d’autres parlent d’un million.
Selon le magazine américain Mother Jones, il n’y aurait que 30 personnes pour assurer la maintenance du barrage, alors qu’elles étaient 300 auparavant, travaillant en trois équipes 24h sur 24.
Que se passera-t-il en avril lorsque le niveau du lac de retenue passera, avec la fonte de neiges sur les montagnes du Kurdistan, de 308 m à 330 m ? Les portes géantes qui pourraient soulager l’édifice de la pression de l’eau sont coincées, les vannes inférieures aussi. Les pièces de certaines machines ont été volées. Si le barrage cède, la vague atteindra Mossoul en 4 heures, et Bagdad en 45 h.
Aucun plan d’évacuation n’a encore été prévu.
Photo : le Barrage de Mossoul (ex Saddam)
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Chérif Abdedaïm
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