L’euthanasie de la France

Par Manuel De Diéguez, le 29 janvier 2016

1 – Les ignorants qui nous gouvernent
2 – Les esclaves des esclaves
3 – Le Président Hollande et l’euthanasie de la France
4 – A quand le retour des bases américaines, baptisées bases de l’OTAN ?

1 – Les ignorants qui nous gouvernent

Les lecteurs habituels de mon site sont suffisamment initiés à l’anthropologie fondamentale pour savoir qu’en vertu des droits nouveaux que la loi française accorde aux citoyens, je ne demande pas, mais j’ordonne au corps médical de cesser de m’administrer des soins qui ne seraient plus curatifs, mais palliatifs, dans le cas où j’aurais perdu mes facultés cérébrales. Je souhaite également que, par une accélération d’une législation plus permissive actuellement en préparation, la loi impose au corps médical l’obligation d’accéder à la demande du malade lucide et bien informé de cesser de lui infliger des soins appelés seulement à prolonger son agonie.

Mais, dans le même temps, je ne qualifie pas d’euthanasie cérébrale le meurtre pur et simple de la France par la décision de deux ignorants, la ministre de l’éducation nationale et le Président de la République, d’interdire l’enseignement du siècle phare de l’intelligence du monde, qu’on appelle le Siècle des Lumières et qui a donné à notre nation deux siècles d’avance sur l’intelligence et la raison critique de notre astéroïde. Socrate accusait moins les Athéniens de faiblesse cérébrale que d’une immense ignorance qu’il appelait le pire des maux dont souffre le genre humain, parce que ce type d’ignorance s’exprime toujours dans les termes du savoir le plus affiché et le plus arrogant.

N’est-ce pas sous la forme du savoir le plus arrogant que M. Hollande et une ministre de l’éducation nationale dont l’ignorance linguistique et historique provoquerait l’hilarité d’un bachelier de 1905, que ces deux simples d’esprit prétendent rayer de la mémoire du monde le Siècle le plus glorieux de la France? N’est-ce pas avec l’assurance d’une ignorance sûre de son savoir que ces deux simples d’esprit ne savent pas que sans le Siècle des Lumières, ni Darwin, ni Einstein, ni l’empire immense d’un inconscient encore à décrypter, n’auraient trouvé leur assise? N’est-ce pas avec toute l’assurance et toute l’arrogance d’une ignorance qui s’imagine armée de savoir que nos deux faibles d’esprit susnommés prétendent interdire aux générations futures le seul siècle qui ait osé s’inscrire dans la postérité de toute philosophie véritable, celle qui sait, depuis le Ve siècle avant Jésus-Christ, que les mythes religieux sont des rêves primitifs et cruels et qu’il appartient aux évadés de la zoologie de civiliser peu à peu leur cosmologie mythologique.

Mais un chef d’Etat et une ministre de l’éducation nationale qui se vante de son identité marocaine et qui prétendent savoir ce qu’ils disent et ce qu’ils pensent, alors qu’ils privent le genre humain de son moteur intellectuel de Platon à nos jours, ignorent qu’ils sont coupables d’amputer l’humanité de l’audace qui caractérise notre espèce depuis les origines, l’audace de tenter de penser.

2 – Les esclaves des esclaves

Pourquoi toute la presse et les médias ont-ils soigneusement caché au public français que l’Italie demande que soit tournée la page de Bruxelles et de Berlin? Croyez-vous que si le Président de la République et la ministre de l’éducation nationale n’étaient pas des ignorants sûrs du faux savoir dont leur ignorance les habille, ils seraient informés qu’il y avait deux espèces d’esclaves à Rome, les servi et les servi vicarii, les esclaves des esclaves. Le servus vicarius servait de domestique au servus attitré.

Or, jamais les pays vassalisés par l’OTAN en’accepteront le rôle de servi vicarii de deux esclaves en titre, la Commission de Bruxelles et Berlin. L’Italie, l’Autriche, la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie, la Grèce et la Slovaquie se présentent l’ores et déjà en Guillaume Tell d’une Europe qui se délite et s’effrite sous nos yeux, mais aucun de ces arbalétriers n’ose encore s’en prendre au maître en personne et au chef du traité d’auto-vassalisation qu’on appelle l’OTAN. Aucun de ces servi vicarii n’ose encore attaquer de front et à visage découvert le maître dont deux cents bases militaires occupent l’Allemagne. Cent trente sept font de l’Italie, de Bologne à Syracuse, un porte-avion américain au milieu de la Méditerranée et cent quarante quadrillent le reste de l’Europe.

Mes successeurs diront que, depuis trois générations, on enseigne aux enfants une histoire falsifiée de l’Occident, on leur raconte un film de Hollywood, mâtiné d’un dessin animé de Walt Disney. Leur tâche sera immense d’enseigner la vérité historique à un Continent d’hallucinés. Mais puisque cette question n’est autre que celle de l’euthanasie de l’Europe, vous vous souviendrez, comme je l’ai déjà dit, que mon texte du 5 février a été dicté le 4 janvier 2016 et que vous aurez des obstacles nouveaux à franchir, des difficultés nouvelles à surmonter, des pièges nouveaux à déjouer, parce que nous sommes entrés dans une étape nouvelle, cruciale et considérablement accélérée de l’agonie d’une civilisation, celle de son euthanasie involontaire ou hypocritement consentie. Je demande à mes successeurs d’aider ma postérité à réapprendre l’essentiel à l’Europe – lui réapprendre à marcher.

3 – Le Président Hollande et l’euthanasie de la France

Le 5 février, je demandais à mes successeurs de tenter de remettre la France en marche. Une semaine plus tard, votre tâche se trouve miraculeusement clarifiée et providentiellement confirmée. Le Président de la République vient de décider, en solitaire purement et simplement d’euthanasier la France.

Le même chef de l’Etat qui, le 11 juin 2014, tentait de récrire l’histoire de l’Europe en redonnant à la Russie tout son poids dans la victoire de 1945 sur le IIIe Reich, le même chef de l’Etat qui, en 2008 s’écriait à l’Assemblée Nationale: « Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays« , le même Président qui tentait de réfuter Hollywood et Walt Disney, a décidé, sans seulement consulter le peuple français de priver notre patrie des lambeaux subsistants de sa souveraineté.

L’actuel locataire et hôte de passage de l’Elysée pleure de ce que le personnel de l’OTAN – à savoir les agents des Etats-Unis – qu’il accueille dans ses quartiers généraux militaires « ne bénéficient toutefois d’aucun statut international« , il gémit de ce que « seuls des arrangements de circonstance ont permis jusqu’ici l’accueil de personnels de l’Otan dans les QG situés sur le sol français », il se lamente de ce que « l’attractivité du territoire français s’en trouve affectée ».

4 – A quand le retour des bases américaines, baptisées bases de l’OTAN ?

Paradoxalement, votre tâche, qu’il faut désormais appeler votre vocation, s’est prodigieusement simplifiée et miraculeusement consolidée de s’être à ce point clarifiée.

Comment voulez-vous qu’un candidat à la présidence de la République ose se présenter demain en assassin de la souveraineté nationale, comment voulez-vous qu’un Alain Juppé, ancien young leader tout tremblant, se présente ouvertement devant les Français en fossoyeur de la souveraineté nationale, comment voulez-vous qu’un Nicolas Sarkozy, qui tentait de se rapprocher de la Russie, mais qui s’est précipité à Tel-Aviv quarante huit heures seulement après que M. Juppé s’y fût rué, une kippa sur le sommet du crâne, persévère aujourd’hui dans une forme d’euthanasie de la France, qui serait plus proche de l’assassinat, que des ruses de chattemite de l’euthanasie en douce dûment programmée par M. Hollande et comment voulez-vous qu’ils espèrent conquérir l’Elysée à imiter des démissionnaires de la nation qui ne seraient que des copistes de leur propre démission ?

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