Chronique « Les précieuses ridicules »

 

 

 

 

 

 

Molière me pardonnerait sans doute de lui avoir emprunté ce titre. Cela dit, l’amour rendant aveugle, Sarkozy profitera de son passage au fameux dîner annuel du CRIF pour s’apitoyer longuement sur le sort qui a été réservé au soldat Gilad Schalit lors de sa captivité par les « barbares » du Hamas. Ecoutons, cette sérénade rapportée par l’AFP: « Gilad a été persécuté, maltraité, torturé », a dénoncé le chef de l’Etat, qui avait reçu dans l’après-midi à l’Elysée le soldat franco-israélien qui a été détenu pendant cinq ans par le Hamas. « Honte à ceux qui ont fait cela! » a-t-il lancé, en fustigeant « ce comportement barbare ». « On a enlevé à ses parents un enfant de 20 ans, on leur a rendu un héros » « "Aucune idée, aucune idéologie, aucune situation ne peut justifier ce qui a été fait à Gilad Schalit », a sermonné Nicolas Sarkozy. « La mission de la France, c’est d’être aux côtés de tous les Gilad Schalit, dans les geôles de Ghaza ou ailleurs dans le monde ». Selon lui, lorsqu’une victime est « persécutée », elle est française – « pas par les papiers mais elle est française parce qu’elle souffre et parce qu’elle est seule ». Beau ramage monsieur du corbeau ! Pauvre « enfant de 20 ans ». Piaget devrait revoir donc sa théorie de l’intelligence chez « l’enfant de 20 ans ». « Un enfant de 20 ans ! » Une bêtise de plus à griffonner sur toutes les cellules où croupissent des centaines de vrais enfants palestiniens.

Faire preuve d’une telle « impropriété », pour ne pas violer le « politiquement correct », ne pourrait se produire que sous le coup d’un jus de chaussettes bien corsé. Ce que Sarkozy feint d’ignorer, c’est que les vrais enfants qui sont cette fois des palestiniens croupissent par centaines dans les geôles sionistes. « Seuls et désorientés ». Un petit coup d’œil sur ce que nous rapporte H. Sherwood in  The Gardian dans la prison d’Al Jalame : « La pièce est à peine plus large que le mince matelas sale qui recouvre le sol. Derrière un muret de béton, il y a des toilettes turques, la puanteur qui en sort n’a pas de système d’évacuation dans la pièce sans fenêtre. Les murs en béton brut dissuadent de tout adossement oisif, la réflexion constante de la lumière inhibe le sommeil. La distribution de repas à travers une fente dans la porte basse est le seul moyen de repère du temps, pour distinguer le jour de la nuit.

Il s’agit de la cellule 36, au fin fond de la prison d’Al Jalame au nord d’Israël. C’est une des rares cellules, où les enfants palestiniens sont enfermés en isolement pendant des jours, ou même des semaines. Un jeune de 16 ans a prétendu qu’il avait été maintenu en détention dans la cellule 36 pendant 65 jours.

Entre 500 et 700 enfants palestiniens sont arrêtés par des soldats israéliens chaque année, principalement accusés de jets de pierres. » Est-ce que Schalit avait subi le même sort ? Heureusement que le ridicule n’a jamais tué. Faut voir autre chose pour la campagne !

Chérif Abdedaïm, La Nouvelle République du 13 février 2012

www.lnr-dz.com/pdf/journal/journal_du_2012-02-13/lnr.pdf

echosdesmontagnes.blogspot.com/2012/02/savoie-crif-cherifabdedaimnicolas.html

lavapeur.over-blog.fr/

Lien Permanent pour cet article : https://cherif.eljazeir.com/2012/02/13/chronique-les-prcieuses-ridicules/